"En octobre 1894, un officier français israélite, Alfred Dreyfus, capitaine à l’état-major de l’armée, fut accusé d’avoir livré à l’Allemagne des documents concernant la défense nationale. Cette accusation reposait sur l’existence d’un bordereau anonyme découvert dans la corbeille à papier de l’attaché militaire allemand à Paris. Sous prétexte de similitude graphologique, Dreyfus fut arrêté le 15 octobre 1894, condamné à la détention perpétuelle et à la dégradation militaire (décembre) puis déporté à l’île du Diable. (...)
Le chef du Service des renseignements, le lieutenant-colonel Picquart, révéla que le vrai coupable était le commandant Esterhazy, mais ce dernier fut acquitté par un conseil de guerre (11 janvier 1898).

Emile Zola publia (13 janvier) dans "L’Aurore" une lettre ouverte au président Faure dans laquelle il attaquait l’état-major. Il fut condamné à un an de prison.

L’affaire, qui souleva une vague d’antisémitisme, divisa la France alors entre "dreyfusards" (Ligue des Droits de l’Homme) et "antidreyfusards" (Ligue de la patrie française).
Une expertise ayant prouvé qu’une pièce capitale du dossier d’accusation était un faux fabriqué par le colonel H. Henry (juillet 1898), la Cour de cassation jugea recevable la demande de révision du procès (3 juin 1899). En septembre 1899, le président Loubet gracia Dreyfus (de nouveau condamné à 10 ans de prison) qui fut libéré. Le 12 juillet 1906, la Cour de cassation cassa le jugement de Rennes, réhabilita Dreyfus, qui fut réintégré dans l’armée, promu chef d’escadron et décoré de la Légion d’honneur." (d’après l’article "Affaire Dreyfus" du site www.larousse.fr)